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Ronan Pallier : « Papy jumper », champion sur la longueur

ActualitésPublié le 11 octobre 2021

À 50 ans, le sauteur du Nantes Métropole Athlétisme, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo 2021, détonne. Portrait d’un athlète hors normes.

Ronan Pallier s'entraîne au Stadium Pierre-Quinon.
Ronan Pallier s'entraîne au Stadium Pierre-Quinon. ©Patrick Garçon

Vendredi 27 août 2021. Ronan Pallier s’élève dans le ciel de Tokyo et atterrit 6,15 m plus loin, dans la « fosse de saut » (son record est de 6m32). Ce bond réalisé lors de son troisième essai lui vaut la médaille de bronze aux Jeux paralympiques, au nez et à la barbe d’athlètes parfois plus jeunes d’une vingtaine d’années. Car à 50 ans, le sauteur lucéen licencié au Nantes Métropole Athlétisme fait figure d’ovni dans le monde de l’athlétisme. « Papy jumper » – son surnom – a connu une carrière exceptionnelle... qui n'est pas terminée. Membre de l’équipe de France d’athlétisme de handisport depuis 2003, il a été sacré huit fois champion de France ! 

Une médaille à Paris

Son secret pour une telle longévité ? Doté d’un tempérament de feu sur la piste d’athlétisme, il aime se fixer des défis : « Dès qu’il y en a un, il faut que j’y aille. Je suis le volcan », sourit-il dans une allusion à son île natale, La Réunion. Le prochain challenge sera son dernier : Paris 2024 avec l’idée « d’aller chercher une médaille dans un bel engouement ». Ancien footballeur de Ligue 2, Ronan Pallier est repéré très tôt pour ses qualités physiques. Mais on lui diagnostique une rétinite pigmentaire, une maladie héréditaire et évolutive des yeux. Aujourd’hui malvoyant profond avec seulement 1 % de vision, il n’a jamais capitulé. « Le plus important pour moi c’est de vivre et d’être bien dans ma peau. Il faut toujours aller de l’avant et beaucoup travailler. » 

Agent à la Semitan

Ronan Pallier mène deux vies. Celles de sportif de haut niveau et d’agent à la Semitan. Une entreprise pour laquelle il travaille depuis 22 ans. D’abord conducteur de bus puis de tramway, il est désormais chargé de mission pour l’accessibilité. « Je m’occupe de consulter les aménagements du réseau : aubettes, messages sonores, informations aux voyageurs à bord des véhicules, etc. Cela me tient beaucoup à cœur. C’est un travail important, pas seulement pour les personnes en situation de handicap, mais pour les poussettes ou encore les usagers qui auraient des difficultés à marcher (...) Il y a encore du chemin à parcourir mais cela va dans le bon sens. » 

Côté handisport, celui qui s’est converti au saut sur les conseils de sa mère*, livre un message clair : « J’ai envie de dire aux sportifs en situation de handicap qui auraient des réticences à se lancer qu’il faut y aller ! Si on ne met pas le pied devant, on ne risque pas d’avancer... » 

*Source : bleushandisport.com

Clément Cadiet