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Il y a 80 ans, le bel été de la liberté

ActualitésPublié le 06 août 2024

Après 4 ans et 2 mois d’occupation nazie, Nantes est libérée le 12 août 1944. La ville va commémorer le 80e anniversaire de sa libération.

Les FFI, aux côtés des Américains, participent à la libération de Nantes. © Archives de Nantes
Les FFI, aux côtés des Américains, participent à la libération de Nantes. © Archives de Nantes

Depuis le "Jour J" du 6 juin 1944 et le débarquement sur les plages normandes, l’armée allemande recule inexorablement face aux Alliés. Une à une, les villes de l’ouest tombent. Le 3 août 1944 à Derval, dans le nord du département, commence la libération de la Loire-Atlantique, alors Loire-Inférieure.

Dans la région de Nantes, maquisards et résistants regroupés au sein des Forces françaises de l’intérieur, les FFI créées par le général de Gaulle, constituent un appui précieux pour les Alliés. En raison de ses infrastructures portuaires et industrielles, la ville est un objectif stratégique. Le 7 août, un message est lancé depuis Londres sur la BBC : “Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirrec ?” Ce sont les mots tant attendus par les maquis bretons pour le soulèvement général.

"Soldats de la nuit"

Le 5e Bataillon des FFI a été mobilisé pour la libération de Nantes. Il est commandé par le capitaine Grangeat, alias Alain, qui a convaincu les Américains de ne pas bombarder la ville. Du 7 au 11 août, les maquisards venus du sud-Loire s’infiltrent dans Nantes avec des résistants de la ville qui avaient dû fuir la répression nazie et vichyste. Un PC clandestin est établi à l’institut Bethléem, au Petit-Port. C’est l’avant-garde de la libération. Le 11 août, ces "soldats de la nuit" font passer le mot d'ordre : “Demain 12 août, les Américains attaquent à l’aube. Mobilisation générale à l’école du Loquidy, boulevard Michelet.

12 août : durant toute la nuit, explosions, canonnades et fusillades perpétrées par l’occupant pour contrer l’avancée alliée secouent Nantes et sa périphérie, au nord et à l’ouest de la ville. Le commandement allemand a donné l’ordre d’évacuation et s’est replié sur le sud-Loire après avoir fait sauter quais, navires et les ponts d’Haudaudine, de Pirmil et partiellement celui de la Madeleine, ainsi que les installations portuaires. Dès l’aube, l’état-major des FFI s'installe dans les locaux du 11e Corps d’armée (place du Maréchal-Joffre) désertés par la Kommandantur.

L’entrée des troupes motorisées américaines

Fernand Soil, secrétaire général de la mairie, décrit la situation dans l’un de ses carnets. Il note l’heure d’arrivée - 12 h 20 - des premiers Américains devant la mairie. Ce sont deux voitures venues en éclaireurs avec un officier. Car le gros des troupes américaines est bloqué au nord de Nantes, au Pont-du-Cens : les voies d’accès ont été minées par les Allemands. De jeunes FFI, au péril de leur vie, sont chargés du déminage.

À 16 heures, la voie est libre ! Les troupes motorisées américaines font leur entrée dans Nantes par les rues de Rennes et de Strasbourg. Rassemblés dans la cour d’honneur de la mairie, le conseil municipal et le maire Henri Orrion attendent les libérateurs. Bilan au soir du 12 : presque toute la ville est libérée du joug nazi. Seuls les quartiers Saint-Jacques et Sèvres, au sud de la Loire, demeurent occupés, pour quelques jours encore.   

“10 heures. On hisse le drapeau français”

Secrétaire général de la mairie, Fernand Soil a consigné du 24 août 1939 au 5 juin 1945 tous les événements dont il est témoin. Le 12 août, il écrit : “Ce matin, on apprend que les ponts sur la Loire ont sauté. La ville semble vide d’Allemands. 9h30. Les FFI se présentent chez Monsieur le Maire et se mettent à la disposition de la Municipalité pour contribuer à la police et au ravitaillement.” Il poursuit : “10 heures. On hisse le drapeau français à la façade centrale de l’hôtel de ville. Le maire, les adjoints et les représentants des FFI et de la Défense passive, les secrétaires généraux de la mairie saluent les couleurs dans la cour d’honneur. Sur la rue, la foule (peu nombreuse). On entonne la Marseillaise.” Premier jour de liberté retrouvée pour la ville martyre.

Sources : 12 août 1944. Nantes, ville libre, Jean-Claude Terrière (Geste éditions). Nantes. La Résistance, Dominique Bloyet (CMD éditions) & Archives de Nantes. 

L'info en +

Lundi 12 août 2024 : Commémoration du 80e anniversaire de la libération de Nantes

Après quatre années d'occupation, les exécutions des Otages de 1941, les Fusillés du Procès des « 16 » et des « 42 », les Bombardements de l’usine des Batignolles du 23 mars 1943 et ceux des 16 et 23 septembre 1943, les Nantais retrouvaient la liberté le 12 août 1944.

A l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Nantes, un convoi d’une dizaine de véhicules américains de l’époque (Jeep, Ciommand Car, camion GMC) reprendra l’itinéraire emprunté part les Américains le 12 août 1944. Il partira du Cardo, à Orvault, à 7h30 lundi 12 août prochain.

Autre temps fort de cette commémoration : une exposition pour commémorer la Libération de Nantes
Du 12 août au 22 septembre 2024, la Ville de Nantes propose une exposition retraçant les temps forts de la libération de Nantes. Sept panneaux regroupant des textes, des photos prises lors de la journée du 12 août 1944 et des illustrations réalisées par les élèves de l’école de la Mutualité seront installés sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Nantes aile Rosmadec, le long de la rue de la Commune, pour commémorer cette journée historique.

Pour commémorer cette page de l'Histoire de Nantes, un album de photos d’archives est disponible en ligne sur la plateforme Nantes Patrimonia.
Cet album retrace en images la chronologie des faits, depuis la destruction des ponts au moment du départ des troupes allemandes le 9 août, jusqu’à l’installation des autorités de libération le 19 août 1944.