
« Il y a à boire et à manger dans mes histoires. En parler nantais, on dit que c’est de la "drigaille" ! » Roland Jubineau savoure son effet. Ce matin-là, le sexagénaire guide la vingtaine de personnes venues découvrir le quartier Madeleine-Champ-de-Mars. Un coin qu’il connaît comme sa poche, puisqu’il officie à la maison de quartier de la rue Monteil, et parce que ce « passionné de micro-histoire » fait visiter sa ville de Nantes depuis deux décennies ! « À chaque fois, ces balades me nourrissent, car ce que je raconte fait remonter dans le groupe des souvenirs, des anecdotes, qui vont me servir pour plus tard. »
Quand Madeleine-Champ-de-Mars se dévoile
20 rendez-vous gratuits
Proposées tout l’été par la direction du patrimoine et de l’archéologie (DPARC) de Nantes Métropole, à raison d’une vingtaine de rendez-vous, les balades patrimoniales proposent ainsi de poser un regard différent sur les quartiers nantais. « Elles sont nées en 2020 avec la crise sanitaire, rappelle Noémie Boulay, chargée de médiation numérique à la DPARC. La Ville souhaitait proposer des animations gratuites aux Nantaises et les Nantais qui ne partaient pas en vacances ».
Animées par des guides professionnels, des habitants ou des bénévoles associatifs, les balades sont conçues en lien avec les équipes de quartier. « Les agents nous font remonter des thèmes qui intéressent les habitants, mais on a aussi proposé des balades dans les quartiers qui font l’objet de projets urbains : Bottière, Boissière, Bellevue… » Et ça marche : « On a entre 15 et 20 personnes à chaque visite, certaines font le plein avec notre maximum à 25 participants. On est complémentaire de ce que va proposer Nantes Tourisme. »
Quant au public, il est aussi varié que les thèmes abordés : « Des habitués, des habitants qui s’intéressent à l’histoire du quartier où ils vivent, et qui n’hésitent pas à intervenir. Cette année, on a vu beaucoup de nouveaux Nantais. » C’est (presque) le cas d’Ophélie, qui « habite le Vieux-Doulon depuis 3 ans » et « occupe son congé maternité » en suivant la balade du jour. Ou encore de Pierre, « ancien Nantais parti vivre à Saint-Sébastien » : « C’est très agréable d’écouter des gens férus d’histoire », témoigne-t-il, avant de taper la discute avec un autre participant, évoquant ses souvenirs des chantiers navals nantais. Une confirmation de ce qu’a pu constater Noémie Boulay, pour qui « les balades sont aussi un moyen de créer des échanges au sein du groupe ».
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