À noter
«Une grande morosité. » Monique Bernard n’y va pas par quatre chemins et n’élude en rien le moral du club qu’elle dirige depuis 2006. « Cela pèse sur les épaules de tout le monde, des salariés aux joueuses mais on s’adapte : il y a plus malheureux que nous. On a été à peu près épargné. Le Covid est bien géré par le staff. Notre club est habitué à se serrer les coudes. » Le huis clos imposé par la situation sanitaire oblige le VB Nantes à être innovant pour garder le lien avec ses partenaires et le public. « La semaine dernière, avec un partenaire, nous avons organisé une conférence sur la santé et la diététique en visio. Nous proposons des activités physiques en distanciel. On essaie de ne pas rester dans notre bulle et de montrer la vie du VB Nantes. Cela permet de maintenir des objectifs en dehors du train-train quotidien des matches à huis clos, qui est à l’opposé du sport professionnel. On fait du spectacle. Et là, nous sommes empêchées : au bout d’un certain temps, c’est minant même pour nos joueuses. ». Le public n’est pas là pour pousser et porter l’équipe. « Une fatigue psychologique s’installe. Mais elles sont costaudes malgré tout pour perdurer dans la performance. Bravo à elles », pointe Monique Bernard.
« Réfléchir à la saison prochaine, c’est compliqué. »
« La saison dernière, économiquement, s’est bien terminée avec des aides financières couplées au chômage partiel. Nous avons pu tirer un bénéfice car notre structure est saine, explique Monique Bernard. Mais nous subissons un manque à gagner : on a perdu des partenaires. Ils souffrent également. Concrètement, c’est 100 000€ sur un budget de 1,3M€. » Avec les matches joués à huis clos, pas de billetterie, ni de bar et partenariats. « Sur la saison actuelle, ça va être compliqué. Mais on espère atteindre l’équilibre financier grâce aux bénéfices de la saison dernière. Réfléchir à la saison prochaine, là, ça devient compliqué. Nos partenaires vont-ils suivre ? On ne sait pas. Pas de visibilité. Et il ne faut pas oublier que nous sommes un club qui compte 400 licenciés. Que va-t-il en être des licences qu’ils ont payé ? » questionne Monique Bernard.
Le nerf de la guerre, ce sont les finances !
On peut jouer la Ligue des Champions et devoir prendre des décisions difficiles pour assurer la pérennité du club : « Nous sommes dans une gestion à court terme. Conséquence : il est très difficile de se projeter. Allons-nous retrouver notre public en avril ? » Pour l’instant, le VB Nantes vit dans l’incertitude : « L’année prochaine, on sera sur un budget réaliste, on va serrer les dents. »
Le VB Nantes, 10ème club au niveau européen, espère décrocher un titre cette saison. « J’aimerais avoir un partenaire qui croit dans le projet sportif du VB Nantes. Pour se développer et être plus fort. On sait utiliser les moyens que nous avons. Nous sommes prêts ! »
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