Prévenir son entourage en amont
« L'idée est de surfer sur la vague de janvier pour saisir une motivation collective de manière décomplexée. En France, le sujet de l'alcool peut être assez tabou. Les personnes qui s'essaient à l'abstinence peuvent vite être mises à l'écart ou stigmatisées. On rend donc cette expérience ludique en prévenant les autres – son conjoint, ses amis, ses collèges, ses colocataires - du défi que l'on s'est fixé et on les encourage à nous rejoindre. »
Anticiper les moments de convivialité
« L'addictologie, c'est la rencontre entre un moment de vie, un produit et une personnalité. Le « dry january » ou « défi de janvier » s'inscrit dans un cadre contextuel donc ça va être important de changer quelque chose dans le contexte habituel de la convivialité. Il est important d'anticiper les moments de réunion où on sait qu'il y aura de l'alcool. Cela passe par substituer l'alcool par des boissons plaisir en se préparant des mocktails, ces délicieux cocktails sans alcool, à déguster dans des verres à pied. L'autre astuce consiste à ne jamais garder son verre vide. Enfin, il est important de se rappeler les motivations qui nous ont poussées à relever le défi avant de se rendre à une soirée : prendre soin de soi, faire une pause, des économies... »
Intégrer les nouvelles activités conviviales
« Dans l'inconscient collectif, l'alcool s'inscrit comme quelque chose de festif et de convivial. Si on ne célèbre plus autant les rites de passage comme les baptêmes ou les communions, de nouvelles pratiques sociétales très centrées sur l'alcool ont émergé comme le phénomène des happy hours ou les apéros zoom ou WhatsApp. L'idée est de se retrouver mais pour partager autre chose. À Nantes il y a beaucoup de bars où l’on se retrouve autour du plaisir de jouer ensemble à des jeux de société par exemple. D'autres choisissent de faire de la randonnée, de s'investir dans les loisirs créatifs ou d'essayer la médiation en pleine conscience ».
Télécharger l'application Try dry
« Tout l'enjeu de ce mois de janvier va être de questionner ses habitudes et son rapport à l'alcool. Je conseille de télécharger l'application Try Dry qui est une aide précieuse. On y trouve de nombreux conseils, il y a un côté très ludique avec un retour sur les progrès réalisés donc c'est quelque chose de très valorisant. Quand on exerce son pouvoir d'agir, le corollaire qui va avec est la satisfaction d'avoir accompli une action. Relever le défi, c'est avant tout essayer. L'objectif n'est pas forcément l'arrêt total, ça peut être la réduction de sa consommation d'alcool, ne pas boire en semaine... L'important, c'est de participer ! »
Participer à un groupe ou une communauté
« Intégrer un groupe Facebook ou une association peut être très utile. Je conseille l'association France Patients Experts Addiction qui est un vivier de ressources. Elle réunit des personnes qui ont vécu des expériences autour de l'abstinence ou de la réduction des consommations. L'association propose, samedi 15 janvier de 9h30 à 12h, le webinaire "Un non merci devrait suffire" au cours duquel participeront des patients experts et des collègues addictologues. »