8h35. Les paupières encore lourdes de sommeil, les enfants franchissent les portes de la classe de petite et moyenne section de l’école Ampère. Manuelle Casenave, elle, a pris un peu d’avance. « Je suis présente dès 7h45, je peux faire le ménage ou mettre en place des ateliers pour l’accueil des élèves si je n’ai pas eu le temps de le faire la veille, témoigne cette ancienne commerçante en esthétique, devenue Atsem il y a huit ans. Si l’enseignante m’a confié du travail, je m’occupe de la préparation pédagogique. J’anticipe également la suite de la journée en allant chercher les verres pour la collation du milieu de matinée et en mettant en place les lits pour la sieste des élèves de petite section. » C’est le début d’une journée au tempo bien rythmé jusqu’à 17h.
« Un métier exigeant »
Pendant que les plus petits écoutent attentivement le grand-père d’un élève présenter son métier d’apiculteur, Manuelle Casenave s’active pour ranger les jeux et coller des exercices dans les cahiers avec son apprentie. En 8 ans de métier dont 3 à l’école Ampère, elle a peaufiné ses techniques pour gagner du temps et économiser de l’énergie. « Je mets la colle liquide dans des flacons d’application pour coloration, ça me permet d’aller beaucoup plus vite et de ne pas avoir à faire de gestes répétitifs. C’est un métier exigeant, il faut une bonne forme physique car on est souvent courbés ou accroupis avec les petits. Avec le ménage et le collage, les Atsem ont souvent des problèmes aux poignets. Je préfère prévenir. »
Une fois ces tâches effectuées, Manuelle retrouve les enfants. « Il faut savoir doser l’affection avec eux. L’enseignant assure l’autorité mais nous pouvons également intervenir en cas de besoin. C’est à l’Atsem de s’adapter aux méthodes de l’enseignant. » Et le binôme est bien rôdé. « Elle connaît bien l’école, je peux m’appuyer sur elle », souligne Lara Mercier, professeure des écoles stagiaire.
« C’est épanouissant de travailler avec des enfants »
10h. « Qu’est-ce qu’on met dans un gâteau au yaourt ? », interroge Manuelle. « Des œufs, du sucre, de la levure… », énumèrent à tour de rôle la demi-douzaine d’élèves en charge de la confection d’un gâteau d’anniversaire. Place à un cours de cuisine accéléré où les enfants s’exercent à casser et battre les œufs pendant que leurs camarades participent à un atelier en classe. Des moments précieux : « Je retrouve le contact avec les gens mais sans la pression du chiffre. Les enfants sont spontanés, c’est épanouissant de travailler avec eux. » En fin de matinée, l’Atsem accompagne les élèves de petite section à la cantine avant de prendre 45 minutes de pause déjeuner. L’après-midi, place à la sieste des plus petits puis à un dernier atelier jusqu’à la fin de la classe. Si elle n’élude pas la pénibilité de la fonction, Manuelle Casenave a trouvé un équilibre dans cette nouvelle vie professionnelle. « C’est un métier humain qui permet de profiter de ma vie de famille. »
Le concours de catégorie C de la filière médico-sociale de la fonction publique territoriale existe sous trois formes. Le concours externe, qui représente 60 % des postes à pourvoir, est ouvert aux titulaires du CAP Accompagnant éducatif de la petite enfance (AEPE) ou d’un diplôme équivalent. Le concours interne - 30 % des postes - s’adresse aux agents de la fonction publique ayant au minimum deux années de services publics auprès d’enfants de 2 à 6 ans. Un troisième concours est ouvert aux personnes pouvant attester d’une expérience professionnelle d’au moins 4 ans dans le secteur de la petite enfance.