Il y a quelques mois, Eva Ratier, 24 ans, porte assistance à un voisin, victime d’une chute dans la rue, et le raccompagne à son domicile. « En parlant avec sa femme, j’ai réalisé que c’était un couple assez isolé. Je leur ai laissé mon numéro en leur disant de m’appeler s’ils avaient besoin d’un service », se souvient cette chargée de projet dans le secteur médico-social, également bénévole au sein de l’accueil de jour pour femmes des Restos du Cœur.
« Recréer du lien »
Au début du confinement, son téléphone sonne. Très vite, la jeune femme réalise que trois autres retraités isolés vivent dans le même immeuble. Avec deux amis « à la fibre sociale », ils se relaient pour les courses et le passage à la pharmacie en respectant les mesures de précaution. Une aide matérielle mais également un lien précieux. « Le contact est évidemment très bref, on se parle surtout au téléphone. Ils aimeraient nous payer un café, ce sera pour après le confinement ! » Eva Ratier espère que cette crise sanitaire provoquera une prise de conscience. « Dans le cadre de mon travail, je mesure l’isolement des personnes âgées. Il y a beaucoup de ruptures intergénérationnelles. La période dramatique que nous vivons doit nous permettre de recréer du lien. »