« Enfants, on se retrouvait tous les vendredi ici, tout le temps » se souvient Raphaël. Amis d’enfance, les cinq jeunes impliqués dans le chantier du « Terrain des possibles » connaissent bien les lieux, un grand espace ouvert derrière le quartier du Clos Toreau où il y a désormais un city-stade, un terrain de foot aménagé et un préau. Ce préau était une idée des cinq amis lors de la conception de l’espace, un lieu où s’abriter, se réfugier, et dont ils ont monté la structure en ce mois de juillet 2020 avec l’aide des bénévoles de l’association Gueules de bois. « Ce sont des passionnés, l’ambiance est bonne avec eux, précisent Rafik et Hamza. Et ça nous apprend à manier le bois, à être précis ».
Ils soulignent ainsi la dimension formatrice de ce projet accompagné par l’Accoord, l’ADPS et la Ville de Nantes. Dès son lancement en 2018, avec l’appui des architectes de l’association Tepop, le Terrain des possibles conduit Raphaël, Hamza, Dominique, Rafik et Yasser à réimaginer cet espace alors délaissé, à interroger les jeunes du quartier sur leurs usages et à projeter des idées sur maquettes. Puis, la même année, la Coopérative jeunesse de territoire prête son concours pour la réalisation de la grande table qui lance le chantier. Depuis, le lieu a vu arriver un barbecue, un nouveau revêtement pour le city-stade, le terrain de foot, et cet été, la fabrication du préau et l’installation d’une table de teqball (croisement entre le foot et le ping-pong).
Un moment de solidarité
L’espace de jeu ainsi rénové profite à tous les jeunes du quartier. Le chantier a en effet une vocation collective et constitue un moment de solidarité entre les cinq amis : « on se retrouve tous ensemble, soudés, impliqués » souligne Yasser. Entre les séances de coupe, de pose et d’assemblage, des pauses leur ont permis de participer à des sorties et une gratification a récompensé leur implication, leur permettant d’organiser eux-mêmes un séjour en camping pendant leurs vacances. « On est payés et en plus ça nous plaît... » fanfaronne un peu Dominique, « oui mais tout le monde est sérieux ! » s’empresse de préciser Yasser.